Cromimi | Jeu d'Élevage de Hamsters Souris Furets et Lapins

Je ne pensais vraiment pas qu'il pouvait exister pire situation que celle que je vivais quelques instant plus tôt et pourtant, j'aurais été ravie de mourir pour de bon à partir du moment où cette satanée seringue perça mon bras et que le poison s'écoula à vitesse éclair dans mon corps. Inutile de vous dire que la souffrance étais indescriptible, j'avais la réelle impression d'être dans un incendie et d'être brûlée au cinquième degré. La douleur me coupait le souffle, mes yeux étaient fermés pour minimiser la souffrance endurcie lors d'un seul geste. Mon coeur battait tellement vite que j'eu la sensation qu'il pouvait me lâcher à tout instant, mes poumons se recroquevillèrent, près à exploser. Et puis, un immense soulagement prit part de tout mon corps, je me détendis, la douleur devenait supportable. J'entendais les battements de mon coeur briser le silence pesant, ses pulsations devenaient plus soutenue, et petit à petit, elles se firent faibles. Jusqu'à ce que je n'entendis plus rien... que se passait-il ? Pourquoi ce silence de mort autour de moi ? J'entendais des paroles familière non loin, elles se rapprochaient. Je pus enfin entendre la conversation qui m'étais apparemment adressée puisque les voix se situaient au dessus de moi.
-Tu peux lâcher Joy, vas-y, n'ai pas peur, nous te rejoindront après, ont te le promet, dit une voix prise de sanglots.
Juste après cette phrase, il y eu un bruit de bande son que l'on accélère et j'entendis à nouveau, parmi des "bips" faibles et irréguliers.
-Nous ne pouvons plus rien pour elle, elle ne peut plus vivre de cette manière. Nous ne savons pas combien de temps elle pourra rester en respiration et coma artificiels. Il faut faire un choix...
Nouveau bruit d'accélération temporelle et je n'entendis plus qu'un interminable "bip" sonore et angoissant. J'étais morte. A demi.
C'est alors qu'il y eu une explosion démente qui fit valser ma prison, décapita mes trois geôliers. Je me précipitais sur Elonn, inconscient avec des débris autour de lui, il avait encore ses chaînes et semblait très maigre ; je n'y avais fis attention. Dès lors que je mis la main sur sa joue il se réveilla comme s'il avait été en apné. Il me regarda avec surprise.
- Que se passe-t-il ? On dirait que tu as vu un fantôme, plaisantais-je.
Il eut un de ses sourires qui vous donne envie de pleurer de joie pendant des heures.
-Tu étais sensée être morte depuis des semaines.
Je restais sans voix, non c'était impossible, puisque... je n'avais aucune notion du temps. Voyant mon étonnement il me raconta tout ce qui s'était passé depuis le moment où le poison à fait effet :
-Au début, tu étais prise de convulsions et de hurlement, c'était effrayant à voir et puis au bout de plusieurs minutes tout a fini par s'arrêter. Tu as repris ton calme et j'entendais ton souffle qui se faisait trop rapide pour être naturel. Les Hybrides te regardaient de manière un peu craintive mais ils sont restés jusqu'à ce que tu expires une dernière fois, ça a duré cinq jours d'affilée, et puis quand ils ont vu que...-sa voix temblait-que le poison avait fait son travail alors ils t'ont laissée et m'ont torturé pendant environ 1 ou 2 mois, ils doivent bien aimer jouer avec la nourriture avanr de la manger. Mais il y avait un dérèglement au niveau de la température, c'est-à-dire que parfois il neigeait à n'en plus finir et l'instant d'après la chaleur était tellement forte que le sol se craquelait. Il me montra de grosses bosses sur la terre et la glace dans les recoins de plafond. Son regard se tourna vers les corps des geôliers et resta sans voix.
-Que s'est-il passé ? me demanda-t-il comme je l'avais fait pour lui.
Je ne savais pas, je savais qu'il ne s'était pas écoulé plusieurs mois depuis la piqûre mais seulement quelques minutes.
-Un dérèglement temporel, dis-je, mes pouvoirs doivent être plus puissants et les répercussions sont de plus en plus énormes...
-Il fait retrouver Altaïr pour lui demander des explications précises, déclara Elonn.
J'étais d'accord, mais il y avait un problème : avait-il pu conserver son âme ? J'avais totalement oublié notre objectif de les redistribuer à leurs propriétaires.
-Nous sommes dans un repère d'Hybrides et de Fantômes Noirs, il suffit de le brûler et peut-être que les âmes retrouveront leurs moitié, proposa Elonn.

Dernière modification par Laptitehermione (Le 21-09-2014 à 19h26)

J'avais l'impression que ma vie m'échappait sans que je ne puisse rien faire: tous ces événements ... que j'étais incapable de contrôler ou même prévenir, tout ça me donnait un immense sentiment d'impuissance. J'étais sensée être l'être le plus puissant dans ce monde, mais il m'étais totalement impossible de m'en démêler et, pire encore, ce que je créais et endurais faisait aussi souffrir mes proches, en l’occurrence Elonn...
- Qu'est ce qu'on est sensés faire!?, lui demandais-je avec impuissance, toujours ce même sentiment qui m'accablais, encore et toujours.
- D'abord j'aimerais bien avoir les mains libres, me répondit-il, un faible sourire aux lèvres.
Oui, bien sûr, ou avais-je la tête... Tout ça me rendait totalement incapable d'agir dans l'immédiat, sans avoir recours à une quelconque aide.
Je posais les mains sur les chaînes qui enserraient ses poignets et me concentrais: j'étais comme à l'intérieur de ces liens et, d'une seule pensée, je fit naître un froid glacial dans le métal. Je revins à la réalité, juste à temps pour voir des failles se creuser dans le fer froid et le faire éclater en plusieurs morceaux.
Elonn leva la tête vers mon visage creusé par la fatigue et déposa un court baiser sur mes lèvres:
- Content d'enfin te retrouver, me murmura-t-il.
Un bruit de pas rapide nous sortit de notre transe: nous n'allions pas pouvoir être tranquilles plus longtemps...

Je me relevais comme un ressort prête à l'attaque, Elonn essaya d'en faire de même mais sa faiblesse l'en empêchait. J'entendais pour une énième fois ce râle assourdissant, un souffle rauque et un bruissements au sol. Une silhouette sombre se dessina dans l'embouchure de la porte et je vis dans ses yeux d'un rouge flamboyant, une lueur blanchâtre : l'âme. Sans lui laisser le temps de réagir, je fonçais sur lui, et au passage, lui arracha la tête. Je créais un dôme enflammé pour permettre au corps de ce consumer sans odeur pour attirer l'attention. Une auréole exangue se souleva et s'envola vers son propriétaire. Je jettais un coup d'oeil derrière moi et vis qu'Elonn s'était relevé.

Je me dirigeais rapidement vers lui pour me placer sous son épaule et l'aider à avancer.
- Merci, me dit-il faiblement.
Son état était déplorable et il me fendait le coeur rien qu'en croisant son regard vitreux, usé par ce qu'il avait enduré ces derniers temps.
Je ne savais ni où nous allions ni comment sortir des couloirs sombres et humides de  cet endroit. Vu son état, j'hésitais à demander à Elonn quelques renseignements qu'il aurait pu entendre et qui pourraient nous aider à nous en sortir mais la situation était critique et je finis par lui demander doucement:
- Sais-tu où nous sommes?
Il détourna son regard pour croiser le mien, le fixa quelques instants comme pour chercher dans sa mémoire fatiguée ce qui pourrait lui servir pour formuler une réponse à ma question, et enfin déclara faiblement:
- Tout ce que je sais c'est que nous sommes dans un repère d'Hybrides et de Fantômes noirs, et qu'ils nous veulent tout sauf du bien.
Oui, ça je m'en étais aperçue dès mon réveil. Elonn essayait de paraître détendu en faisant un peu d'humour noir malgré les circonstances, mais je sentais son corps crispé s'appuyant sur le mien, traduisant son épuisement.
- Oh, et je crois aussi que nous sommes sous terre, ajouta-t-il.
Pas bon. Pas bon du tout. Si nous étions trop bas sous la surface du sol il allait être quasiment impossible de sortir du repère. L'alerte de notre évasion n'allait pas tarder à être sonnée et nous devions à tout prix nous fondre dans le décor pour passer le plus inaperçus possible.
A peine eus-je le temps de penser à cet avenir effrayant qu'une sonnerie stridente retentit dans le long couloir où nous nous étions engagés, aussi vite que le pouvaient nos deux corps meurtris...

Dernière modification par maudMDR (Le 04-10-2014 à 23h29)

Nous accélérâmes le pas mais les Fantômes Noirs se postèrent devant nous menaçants avec leurs yeux couleur sang. Tous possédaient une âme volée. Je sentais Elonn s'affaisser à mes pieds, son visage pâle et les côtes qui se voyaient sur son torse nu, criblé de coups et de traces de sangs.

Je sentis monter en moi une détresse infinie, comme si une pause avait été faite au moment précis où je vis apparaître les Fantômes Noirs. Réfléchir, réfléchir. Il devait bien y avoir une solution. Je fermais les yeux et me concentrais de toutes mes forces. Je sentais le cercle des êtres squelettiques se refermer sur nous, m'oppressant et altérant ma respiration. Elonn semblait beaucoup plus affecté que moi et ses yeux, autrefois tellement magnifiques et brillants, se révulsaient, ne me laissant apercevoir que leur couleur d'un violet vitreux. J’énumérais rapidement les solutions dans ma tête: un combat au corps-à-corps: hors de question, nous étions bien trop faibles; un combat armé alors: non plus, nous étions totalement désarmés. Les idées inutiles s'enchaînaient à vitesse grand V dans mon esprit, mais rien, je ne trouvait aucune porte de sortie. C'est alors qu'une main squelettique s’abattit sur mon épaule, me glaçant le sang en une décharge effroyable: je lâchais Elonn - qui s'écroula sur le sol en terre battue - et une énergie invisible se répandit en moi tellement rapidement que je ne pu l'empêcher de quitter mon corps pour aller heurter violemment tout ce qui se trouvait autour de moi.

Il faisait quasiment noir, une brume poussiéreuse avait envahit le couloir qui n'en était plus un puisque les murs se trouvant de chaque côtés avaient été pulvérisés par l'impact. Je me sentais vidée par l'explosion de mon propre pouvoir, mais une seule chose m'importait maintenant: nous enfuir d'ici le plus vite possible, sachant que ce que j'avais déclencher ne risquait pas de passer inaperçu. Le voile de poussière retombait petit-à-petit et je commençais à discerner des silhouettes encore floues étendues sur le sol. Parmi elles, je reconnu Elonn et me précipitais auprès de lui: il était inconscient et gisait tel un mort parmi les débris. Je collais mon oreille contre son torse marqué par les traces de torture, redoutant de ne rien entendre. Un grand soulagement m'envahit lorsque j'entendis les battements réguliers de son cœur. Je passais son bras autour de mon cou pour le soulever quand je j'entendis un grondement sourd nous parvenir, accompagné de violents tremblements: tout le repère était en train de s'effondrer...

Dernière modification par maudMDR (Le 05-10-2014 à 21h37)

Le reste se passa comme au ralentit. J'observais attentivement les alentours, je pus constater que l'étendue de mes pouvoirs s'était prolongée jusque dans ma vue car je pouvais à présent regarder les moindres détails de mon champs de vision agrandit, une goutte d'eau s'écrasant sur le sol de terre battue, les vibrations du sol, résonnaient dans mon crâne, la faible respiration d'Elonn hurlait dans mes oreilles. Je revins subitement à la réalité à cause d'une quinte de toux inquiétante de la part d'Elonn. Je réfléchissait, il n'y avait pas mille possibilités de sorties, je n'en voyais pas plus de 17. Toutes les énumérées seraient trop long car le temps m'est compté. En fait pas vraiment pour moi, juste pour Elonn. Ma décision était prise, je le pris dans mes bras. Il pesait un poids plume ! Ou ma force s'était décuplée. Un peu des deux sûrement. Mon instinct me disait que la sortie se trouvait au dessus, pas devant. Pourquoi tant de choix ? Je ne pouvais le supporter. Le plafond explosa mais par la gravité dont je m'échappais peu à peu, les débris de pierres et de terre ne nous touchaient pas. A vrai dire, l'extérieur était plus effrayant que la grotte, un paysage de misère s'étendait devant moi. J'en étais bouche bée. Elonn recommença à tousser, et rendre l'âme ne serait pas plus différent. L'odeur acre m'anesthésiait l'odorat, le désastre était probablement lié aux évènements récents concernant mon petit...dérèglement temporel et climatique. Que faire ? Avec tous cela, j'avais été totalement incapable de remplir ma première mission, à la place, j'ai détruit une bonne surface terrestre et quasiment tué celui que j'aime. Les larmes roulèrent sur mes joues et s'écrasèrent au sol. La suite était plutôt étrange car de l'humidité de mes larmes créa 3 feuilles verdoyantes. Elles grandirent jusqu'à être aussi grande que moi et me prirent Elonn des bras, le posèrent au sol et entrèrent en lui...

Dernière modification par Laptitehermione (Le 11-10-2014 à 22h30)

A ce moment, il ouvrit un œil vitreux, comme si les feuilles que j'avais faites surgir de mes simples larmes l'avaient fait sortir de sa douloureuse torpeur. Le voyant de nouveau conscient, mon pouvoir s'interrompit brusquement et je m'écrasais bruyamment sur le sol juste à côté d'Elonn, soulevant un nuage de poussière terreuse dans ma chute. Il se traîna aussi vite qu'il le put auprès de moi - étant encore très affaibli, il mit un certain temps pour y parvenir - et pris doucement ma main entre les siennes:
- Je crois que j'ai loupé un épisode, mais je suis content..., articula-t-il.
- Content de quoi?, répliquais-je sans réfléchir.
Il n'eût pas le temps de répondre qu'un écho de voix se fit entendre de par le trou que j'avais créé dans le sol.
- Vite, il faut qu'on s'en aille, lui lançais-je d'un ton sec et pressant.
Il dut comprendre le danger qui nous guettait et se remit précipitamment sur ses jambes. L'effort dut être trop intense car il vacilla et je le rattrapais juste avant qu'il ne touche le sol.
Je regardais vivement autour de moi. Quelques heures auparavant, il devait y avoir une forêt verdoyante, peuplée d'animaux: il ne restait à présent qu'un champ dévasté, les arbres couchés au sol, de profonds affaissements creusés dans la terre à cause de l'effondrement du repère que j'avais déclenché. Plus aucun signe de vie n'était discernable. Et les endroits pour se cacher pouvaient être comptés sur les doigts d'une seule main...

Dernière modification par maudMDR (Le 12-10-2014 à 20h03)

... mais j'aperçus au loin un rocher qui semblait avoir été déposé là, comme projeté par une étrange force surnaturelle.
Nous décidâmes, sans nous concertés toutefois, de nous diriger vers lui en courant aussi vite que les forces d'Elonn le lui permettaient de le faire. Mais avant d'avoir réussi à l'atteindre ...

Un premier groupe d'Hybrides sortit de terre du même endroit où nous avions réussi à atteindre la surface. Nos efforts n'en furent que redoublés. Je jetais des coups d’œil en arrière toutes les deux secondes pour vérifier que nous n'étions pas repérés, mais les hommes encapuchonnés étaient bien trop occupés à s'extirper de ce qui restait de leur repère pour voir quoi que ce soit. Un de ceux déjà sortit hurlait des ordres, inaudibles pour nous, et vociférait contre nous ne savions quoi. Contre moi, certainement...
Enfin, nous atteignîmes le rocher en question: il était immense et nous proférait une cachette idéale pour le moment. Nous verrons comment nous enfuir sans nous faire voir après avoir repris quelques forces.
Nous nous adossâmes donc à la froide paroi rocheuse. Des gouttes de sueur froide perlaient sur le front d'Elonn, témoignant de son état fragile. Nous étions tous les deux couverts de poussière noirâtre, le visage humide et collant. La respiration d'Elonn s'était un peu ralentie, mais je voyais bien qu'il faisait tout pour paraître en bonne santé à mes yeux. Je n'étais pas dupe, ce n'était pas le cas.
Nous attendîmes ainsi deux ou trois minutes, puis je me risquais à regarder derrière le rocher si d'autres Fantômes ou Hybrides avaient réussi à survivre à l'effondrement. Un frisson d'effroi me parcouru quand j'aperçus qu'ils étaient bien une cinquantaine à être remontés à la surface, poussiéreux, blessés pour certains, mais en vie. Je me redissimulais aussitôt derrière la masse rocheuse, le sang battant contre mes tempes tant l'horreur me prenais à la gorge. Elonn dut sentir mon affolement et me murmura d'un air paniqué:
- Qu'est ce qui se passe!?
Je pris une grande inspiration, histoire d'avoir assez de souffle pour lui répondre.
- Il ne va pas falloir qu'on traîne ici trop longtemps...

Il ne parût pas comprendre pourquoi ne je ne les attaquait pas. Mais moi je n'était que trop consciente de la suite. Je le voyais au plus profond de moi. Mes pouvoirs agiraient-ils jusqu'à me permettre de regarder l'avenir ? Je regardais Elonn qui m'observait attentivement avec ses yeux fatigués qui avaient perdu leurs éclats violets, ses yeux se décoloraient. Que cela voulait dire ?
-Lorsque ce phénomène survint, c'est un signe distinctif de mort proche, dit doucement Elonn.
Je plantais mes yeux dans les siens et les regardais à nouveau qui noircissaient sur le contour, un sentiment d'amour très puissant entra en moi et je me rapprochait pour pouvoir l'embrasser. Je me détachais d'Elonn mais il mit ses mains autour de mes hanches pour prolonger ce moment. Des fleurs de cerisier tourbillonnaient autour de moi. Un doux parfum se répendit dans l'atmosphère et un vent tiède nous réchauffait. Des voix s'approchèrent en parlant une langue totalement incompréhensible, jusqu'à se positionner en cercle au dessus d'Elonn et moi. Je m'en contrefichais.

Notre amour était plus fort que tout : Peu importe ces voix autour de nous, je devais profiter des derniers instants que je pourrais vivre avec Elonn, si le destin choisirait de me l'enlever. Nous restâmes un long moment comme cela, puis nous décidâmes d'écouter le charabia de ses curieux êtres...

Ils ne semblaient pas nous attaquer. En fait pour être plus précise ils n'avaient pas l'air de le pouvoir. Elonn et moi nous nous détachâmes pour regarder. La surprise était de taille. Tous les alentours étaient recouverts d'un tapis d'herbe verdoyante, une pluie démentielle s'abattait sur les feuilles marron des arbres recouverts de givre. C'était le bal des saisons. Un cercle de cerisiers faisait comme une barrière de protection autour d'Elonn et moi. Les Fantômes noirs luttaient contre cette nature expansible et quelques Hybrides nous regardèrent éberlués. Ce fût l'une des dernières choses dont je me souviens.
Lorsque je me suis réveillée, j'étais au pied d'un arbre parmi les feuilles mortes. Je me relevais péniblement en tremblant, tout en m'adossant sur le tronc. Sitôt touché, sitôt détruit, l'arbre se consuma dans les flammes bleues. Stupéfaite, j'avançais sans vraiment savoir où, et puis je vis un bout de forêt avec des arbres pliés en deux, le plus étrange était que le reste était verdoyant. Je me dirigeais vers se qui me semblait être une grotte. A l'intérieur, je vis un manteau en cuir complètement déchiré et des tissus émeraude éparpillés autour. Tout cela me rappela quelque chose, mais quoi ? En regardant de plus près, je pus observer des fruits rouges pourris et des touffes de poils blancs. Sans vraiment savoir pourquoi, je sortis de la grotte essoufflée et horrifiée. Au sol, il y avait des traces de pas, visiblement il y a eu deux personnes qui couraient sur les feuilles. En continuant, je constatais qu'il y avait un tunnel d'arbres qui débouchais sur une clairière vide.
Mais que se passait-il ?

Dernière modification par Laptitehermione (Le 24-10-2014 à 21h08)

La première pensée qui suivit fût pour Elonn. Où était-il? J'essayais de me calmer mais en vain, la panique me submergeait tel un immense élan de terreur. Que lui était-il arrivé? Oubliant la discrétion dont je devais faire preuve, je me mit à hurler son nom partout dans la forêt. Je courais à en perdre haleine, mon cœur cognait si fort dans ma poitrine que les arbres auraient pu l'entendre s'ils avaient eu des oreilles.
Puis, respirant profondément pour me raisonner, je m'arrêtais devant l'allée d'arbres défeuillés: ça ne m'inspirait rien qui vaille, mais si Elonn était quelque part, il devait avoir emprunté ce chemin. Prudemment mais hâtivement, je m'engouffrais dans le couloir sombre que formaient ces branches inquiétantes. Il faisait de plus en plus froid et je m'aperçus que ma combinaison n'était plus que des lambeaux de cuir bleu nuit, un débardeur et un shorty en tissu couvrant pudiquement les parties de mon corps dénudées.
Je débouchais enfin dans la clairière. Un maigre rayon de soleil réussi à percer les nuages pour venir frapper mon visage encore marqué par la fatigue. Au loin, je remarquais l'entrée d'une grotte. Lentement, je m'approchais et je vis la même touffe de poils blancs que j'avais aperçu quelques minutes auparavant. C'est alors que tout me reviens en mémoire: les loups blancs, l'offrande généreuse de nourriture, les...! Mais alors, pourquoi auraient-ils enlevés Elonn? Peut-être était-ce moi qui délirais... Hésitante et confuse, je fis un pas en arrière. Je ne savais plus que faire: devais-je considérer ces loups comme nos amis ou nos ennemis? Quoi qu'il en soit, Elonn se trouvait certainement à l'intérieur et il était un devoir pour moi que j'aille le rejoindre. Aussi, je m'accroupis et, à quatre pattes, je m'enfonçais dans le trou béant de la grotte...

Je ne pensais vraiment pas qu'il pouvait exister pire situation que celle que je vivais quelques instant plus tôt et pourtant, j'aurais été ravie de mourir pour de bon à partir du moment où cette satanée seringue perça mon bras et que le poison s'écoula à vitesse éclair dans mon corps. Inutile de vous dire que la souffrance étais indescriptible, j'avais la réelle impression d'être dans un incendie et d'être brûlée au cinquième degré. La douleur me coupait le souffle, mes yeux étaient fermés pour minimiser la souffrance endurcie lors d'un seul geste. Mon coeur battait tellement vite que j'eu la sensation qu'il pouvait me lâcher à tout instant, mes poumons se recroquevillèrent, près à exploser. Et puis, un immense soulagement prit part de tout mon corps, je me détendis, la douleur devenait supportable. J'entendais les battements de mon coeur briser le silence pesant, ses pulsations devenaient plus soutenue, et petit à petit, elles se firent faibles. Jusqu'à ce que je n'entendis plus rien... que se passait-il ? Pourquoi ce silence de mort autour de moi ? J'entendais des paroles familière non loin, elles se rapprochaient. Je pus enfin entendre la conversation qui m'étais apparemment adressée puisque les voix se situaient au dessus de moi.
-Tu peux lâcher Joy, vas-y, n'ai pas peur, nous te rejoindront après, ont te le promet, dit une voix prise de sanglots.
Juste après cette phrase, il y eu un bruit de bande son que l'on accélère et j'entendis à nouveau, parmi des "bips" faibles et irréguliers.
-Nous ne pouvons plus rien pour elle, elle ne peut plus vivre de cette manière. Nous ne savons pas combien de temps elle pourra rester en respiration et coma artificiels. Il faut faire un choix...
Nouveau bruit d'accélération temporelle et je n'entendis plus qu'un interminable "bip" sonore et angoissant. J'étais morte. A demi.
C'est alors qu'il y eu une explosion démente qui fit valser ma prison, décapita mes trois geôliers. Je me précipitais sur Elonn, inconscient avec des débris autour de lui, il avait encore ses chaînes et semblait très maigre ; je n'y avais fis attention. Dès lors que je mis la main sur sa joue il se réveilla comme s'il avait été en apné. Il me regarda avec surprise.
- Que se passe-t-il ? On dirait que tu as vu un fantôme, plaisantais-je.
Il eut un de ses sourires qui vous donne envie de pleurer de joie pendant des heures.
-Tu étais sensée être morte depuis des semaines.
Je restais sans voix, non c'était impossible, puisque... je n'avais aucune notion du temps. Voyant mon étonnement il me raconta tout ce qui s'était passé depuis le moment où le poison à fait effet :
-Au début, tu étais prise de convulsions et de hurlement, c'était effrayant à voir et puis au bout de plusieurs minutes tout a fini par s'arrêter. Tu as repris ton calme et j'entendais ton souffle qui se faisait trop rapide pour être naturel. Les Hybrides te regardaient de manière un peu craintive mais ils sont restés jusqu'à ce que tu expires une dernière fois, ça a duré cinq jours d'affilée, et puis quand ils ont vu que...-sa voix temblait-que le poison avait fait son travail alors ils t'ont laissée et m'ont torturé pendant environ 1 ou 2 mois, ils doivent bien aimer jouer avec la nourriture avanr de la manger. Mais il y avait un dérèglement au niveau de la température, c'est-à-dire que parfois il neigeait à n'en plus finir et l'instant d'après la chaleur était tellement forte que le sol se craquelait. Il me montra de grosses bosses sur la terre et la glace dans les recoins de plafond. Son regard se tourna vers les corps des geôliers et resta sans voix.
-Que s'est-il passé ? me demanda-t-il comme je l'avais fait pour lui.
Je ne savais pas, je savais qu'il ne s'était pas écoulé plusieurs mois depuis la piqûre mais seulement quelques minutes.
-Un dérèglement temporel, dis-je, mes pouvoirs doivent être plus puissants et les répercussions sont de plus en plus énormes...
-Il fait retrouver Altaïr pour lui demander des explications précises, déclara Elonn.
J'étais d'accord, mais il y avait un problème : avait-il pu conserver son âme ? J'avais totalement oublié notre objectif de les redistribuer à leurs propriétaires.
-Nous sommes dans un repère d'Hybrides et de Fantômes Noirs, il suffit de le brûler et peut-être que les âmes retrouveront leurs moitié, proposa Elonn. était quelque part, il devait avoir emprunté ce chemin. Prudemment mais hâtivement, je m'engouffrais dans le couloir sombre que formaient ces branches inquiétantes. Il faisait de plus en plus froid et je m'aperçus que ma combinaison n'était plus que des lambeaux de cuir bleu nuit, un débardeur et un shorty en tissu couvrant pudiquement les parties de mon corps dénudées.
Je débouchais enfin dans la clairière. Un maigre rayon de soleil réussi à percer les nuages pour venir frapper mon visage encore marqué par la fatigue. Au loin, je remarquais l'entrée d'une grotte. Lentement, je m'approchais et je vis la même touffe de poils blancs que j'avais aperçu quelques minutes auparavant. C'est alors que tout me reviens en mémoire: les loups blancs, l'offrande généreuse de nourriture, les...! Mais alors, pourquoi auraient-ils enlevés Elonn? Peut-être était-ce moi qui délirais... Hésitante et confuse, je fis un pas en arrière. Je ne savais plus que faire: devais-je considérer ces loups comme nos amis ou nos ennemis? Quoi qu'il en soit, Elonn se trouvait certainement à l'intérieur et il était un devoir pour moi que j'aille le rejoindre. Aussi, je m'accroupis et, à quatre pattes, je m'enfonçais dans le trou béant de la grotte se nommant chatchat et dans laquel il y avait ...

Le tunnel était étroit et sombre, il faisait à la fois terriblement chaud et étonnement froid. Les parois étaient craquelées et pourtant je pouvais voir que l'humidité rongeait la terre en laissant des racines pendouillées et des gouttes aux reflets bleutés s'écrasaient sur le sol. Ma respiration était trahie par de la vapeur qui sortait comme en suspent de mes lèvres. J'avançais recroquevillée, ayant de plus en plus de mal à respirer et ma vue se brouillant au fil des minutes qui se consumaient. Enfin, je débouchais sur un espace un peu plus large qui me permettait de m'assoir et réfléchir à ce que je pourrais bien trouver plus loin. Bon, je devais continuer ma route et rapidement parce que si Elonn n'était pas là, je perdais un temps qui pourrait être précieux. Je continuais de suivre le tunnel gelé et suffocant. La sensation était plutôt étrange. J'entendais des souffles rapides, irréguliers, des hurlements au loin parviennent à mes oreilles, mais des hurlements de loups et non d'Elonn. Je pris soudain plus de panache, et en quelques centièmes de secondes, sans que je ne sache vraiment comment, je me retrouvait à côté d'une meute de loup blancs. L'endroit était dix fois plus grand que l'entrée de la grotte, les loups étaient allongés dans un coin, certains gémissait probablement de douleur, d'autres étaient allongés sur le flanc et leur respiration était faible. Le plus vaillant ce tenait devant moi, debout ayant un regard très pénétrant de couleur bleue. Je le regardait à mon tour dans les yeux et ce fût comme une conversation interne. Je percevais ses pensées, ses sentiments et ses émotions. J'entendais ce qu'il me disait :
«Je suis le chef de la meute, je m'appelle Lunard. Je sais pourquoi tu viens à nous, mais tu te trompes. Ton ami n'est pas avec nous. Il y a eu un problème dont nous en sommes les victimes, mes loups sont malades et meurent d'heures en heures. Nous savons tous qu'il n'y a que toi qui est capable de nous sauver et de rétablir la vérité...»

Je continuais de fixer les grands yeux azurs qui se trouvaient devant moi sans rien pouvoir faire d'autre: j'étais venue ici pour trouver Elonn et m'assurer de sa sécurité, et au lieu de ça je me retrouvais avec un nouveau problème sur les bras. J'avais envie de dire à ce loup que je ne pouvais rien pour sa meute, de leur tourner le dos et de repartir par où j'étais venue. Mais il savait de quoi j'étais capable et quelque chose en moi m'incitais à les aider, après tout, ils nous avaient sauvés une fois, moi et Elonn...
- Que leur arrive-t-il? lui demandais-je.
Lunard se retourna et, d'un coup de tête, me fit signe de le suivre.
Arrivés auprès de la meute affaiblie, et se dégagea et je pus apercevoir de quoi il était question: la plupart des victimes étaient de taille adulte et une fièvre semblait les achever lentement. Je m'accroupis juste devant une belle louve blanche aux reflets roux et au regard fiévreux. Trois petits louveteaux étaient allongés à ses côtés et lui donnaient de légers coups de tête de temps en temps. D'une main, j'effleurais son doux pelage. Brusquement, le contact physique avec elle fît surgir une vision dans mon esprit: un sombre bosquet, une cascade étrangement scintillante, l'eau, l'herbe...
Je sus aussitôt de quoi il s'agissait.
Mentalement, je m'adressais au chef de la meute:
«Vos loups vont-ils chercher leur nourriture du côté d'une cascade?»
«En effet, me répondit-il, la végétation et la nourriture se font plus abondantes du côté de la Cascade Luxuriante...»
Je continuais à haute-voix. Inutile de cacher quoi que ce soit d'autre:
- L'épidémie qui frappe au sein de votre meute à un lien avec l'endroit que vous venez de me décrire. Quelqu'un ou quelque chose à changé la nature de l'eau de cette cascade, influençant tout son environnement et contaminant ceux qui auraient ingéré cet élément...

Dernière modification par maudMDR (Le 31-10-2014 à 12h37)

Ça n'avait pas l'air de surprendre Lunard, je creusais l'intensité de ce regard si étonnement vaillant.
-Et vous ? demandais-je.
Il me fît signe de nous éloigner du groupe :
-Laissons leur le peu d'oxygène pouvant les conserver quelques instants.
J'étais choquée de sa réaction. Pourquoi les abandonnaient-ils de cette manière ? Pourquoi les faisait-ils souffrir ? Un chef devrait toujours se trouver auprès de ses compagnons lorsqu'ils en on besoin, encore plus en ce jour. Je lui fit part de ma pensée mais il ne releva pas.
-J'aimerais tout d'abord répondre à ta première question, ensuite viendront les explications.
J'acquiestais.
-Je n'éprouve pas le besoin vital de me nourir, de m'abreuver. Mon corps ne tombe pas malade, ne se déshydrate pas, ne se dessèche pas, tout simplement parce ce que je ne suis pas un être fait de chair et de sang. Je suis immatériel, un esprit blanc maître des loups vivants et à demi morts.
Je ne répondis rien, pensive.
-Tu réfléchis trop Joy, mais je pense que tu ne prends pas conscience que tu ne peux pas sauver le monde entier, où que tu ailles, tu ne peux sauver ceux que tu aimes.
J'étais consternée.
-Peut-être qu'effectivement, malgré tous mes efforts, je ne peux pas secourir la moitié de la planète mais contrairement à vous, j'essaie. Je ne baisse pas les bras tant que je n'ai pas essayé. Alors il est possible que je fasse plus de dégâts mais j'aurais tenté ma chance. Je suis pas lâche.
Lunard ne silla pas.
-Concernant ta seconde demande, continua t-il doucement comme si je n'avais rien dit, je sais pertinemment que je ne peux rien faire pour aider mes amis. Rester avec eux et leur parler ne serait que dérisoire, voire être une situation pouvant empirer. Ils ne souffrent pas, ils sont actuellement inconscients.
-En quoi cela change t-il quelque chose ? explosais-je. Être inconscient n'enlève pas une douleur, seule la mort abrège la souffrance. Mourir n'est pas une fatalité, elle libère un autre monde. JAMAIS PERSONNE NE DOIT SOUFFRIR, hurlais-je.
Sur ce, je me suis retrouvée hors de la grotte, chamboulée.
Je suis allée m'assoir sur la paroi à réfléchir comment débusquer celui ou celle qui à empoisonné la nature. Je me sentais mal...

Comme si un vent glacial s'était levé à l'intérieur de moi-même. Je connaissais cette douleur, je l'avais déjà ressentie, subie, et combattue: les Fantômes noirs. Je percevais d'où provenait ce qui me mettait dans cet état, c'était comme si un long fil brumeux me reliait à ces êtres immoraux. Engourdie, je me levais pour me détacher de la paroi de la caverne et commençais à avancer vers la lisière de la forêt, sombre et inquiétante. Je progressais lentement mais prudemment, de peur de tomber trop vite sur ce qui m'attendait. Pas-à-pas, je m'engouffrais parmi les arbres décharnés, impressionnants de par l'immensité que leur donnait la mort. Je pouvais à présent entendre le bruit de l'eau chuter sur les pierres. Seulement le bruit de l'eau, rien d'autre. Aucune vie n'était possible dans un environnement pareil. Le froid s’intensifiait de plus en plus et au fur-et-à-mesure de mon avancée, la chair de poule recouvrait ma peau à demi nue. Seuls mes longs cheveux bruns recouvraient partiellement mes épaules, les préservant à peine du froid. C'était un froid plus psychologique que physique: en touchant l'écorce d'un arbre, je pus m'apercevoir que celle-ci n'était en aucun cas aussi gelée que mes membres, m'indiquant que les Fantômes Noirs agissaient plus par la pensée que par l'action physique. Un point faible qui méritait d'être exploité.
En arrivant au bord d'un ruisseau, je découvris que l'eau qui y avait fait son lit était d'un gris opaque inquiétant: quels animaux seraient assez insensés pour en boire?! Soit la meute de Lunard n'avait rien d'intelligent, soit quelque chose avait changé dans cette eau. Je décidais de remonter le cours, malgré le froid qui me prenait les os: j'essayais de le repousser mentalement mais ma condition physique ne me permettais pas de parvenir à cet effort.
Je ruisseau que je remontais déboucha enfin auprès d'une haute et bruyante cascade. Aucun Fantôme Noir n'était présent ici, ce qui me soulagea et me déçu à la fois: j'allais être tranquille pour le moment mais sans une présence physique de l'un d'entre eux, je n'allais pas beaucoup avancer dans ma quête.
En observant les alentours, je découvris un corps allongé par terre, me faisant sursauter: Elonn...

Sur le choc, je restais immobile jusqu'à ce que mes yeux s'embuèrent. Je restais totalement déconnectée de la réalité, n'entendant que ce long gémissement qui sortait vraisemblablement de ma bouche. Ce corps mutilé qu'était celui que j'aimais ce tenait inerte à quelques mètres devant moi, à moitié détruit. De longs sanglots s'échappèrent et je me pliait de douleur. Avec le peu de force qui me restait j'avançais les jambes tremblantes pour me tenir à côté d'Elonn. C'était bien lui. Un ultime sourire illuminait son visage mais la scène me rappelait quelque chose. Sa mort, la mienne. Je revivais la même émotion, la même peur, la même image. De tristesse et m'angoisse, je m'allongeais près de lui pour sentir son odeur mais elle avait été remplacée par celle de la fumée. J'ai enfoui mon visage dans le creux de son épaule et me suis endormie telle une enfant apeurée, perdu et j'entendais au loin un semblant de sirène...

Je restais là, ainsi étendue, pendant ce qui m'a paru une heure, ce qui en réalité devait durer dix minutes environ. Une éternité dont je ne me souviens de presque rien, trop décontenancée par ce que j'avais sous les yeux. Trop perturbée, je ne me rendis pas compte que le froid s'était accru, enveloppant ne deux corps meurtris d'une vague de brise glacée. C'est un froissement de tissu qui me sortit de ma transe. Je relevais la tête, les joues recouvertes de larmes gelées et le regard flou. Je distinguais d'abord une vague forme sombre puis, ma vue devenant petit à petit de plus en plus nette, je pus apercevoir qu'un Fantôme Noir m'observait de derrière la cascade, la plupart de son corps dissimulée par l'eau qui tombait en trombe des hauteurs rocheuses. À peine eus-je le temps de me mettre fébrilement debout, les membres engourdis par le froid qui régnait dans la foret, que le corps d'Elonn disparu, laissant place à une herbe parfaitement dressée. Seul l'endroit où je m'étais posée était marqué par des brins couchés.
Un mirage...

Dernière modification par maudMDR (Le 22-11-2014 à 11h47)

Devenais-je folle où le Fantôme Noir aurait-il crée cette illusion ? Peut être les deux. Il y avait quelque chose qui m'interpellait : pourquoi n'avait-il pas attaqué durant ma folie ? Je le  regardait et ce qui était incroyable c'est que je pouvais observer les moindres détails de ce qui m'entourais sans plisser les yeux. Cette goutte d'eau visqueuse qui s'écrasait sur le rocher mousseux, le froissement du vent sur le pédoncule de la feuille du chêne près du Fantôme... Bon fini la rêverie, je me relevais vacillante et étonnée qu'il n'y ait pas ce terrible poison de l'autre fois. Je fixais sa cagoule noire flottant au vent et remarquais qu'il n'avait pas d'yeux rouges. Peut-être que... puis tout devenait clair. Lors de mon dernier baiser avec Elonn, il dû y avoir une destruction des Fantômes noirs permettant aux âmes de retrouver leurs propriétaires respectifs. Un poids s'enleva de ma poitrine. J'avais réussi ma première tâche... et perdu Elonn. Etait-ce vraiment un signe ses yeux blanchâtres ? Maintenant j'avais deux nouveaux problèmes : retrouver celui que j'aime et comprendre qui a empoisonné la rivière. Quoique j'ajouterais bien un autre problème urgent : que faire face à ce Fantôme ? Je reposais donc mes yeux sur lui et vis qu'il avait l'air totalement incontrôlable, faible, perdu. Enfin selon mon sentiment. Il bougeait mais pas vers moi. Comme si il avait mal. Puis s'écroula au sol. Étonnée je montais prudement le long de petite hauteur et vis qu'il se prosternait devant moi, comme forcé. Étrange façon de se battre, alors je restais prudente. Il releva la tête mais en croisant mon regard fût projeté plus loin et des trous se faisaient dans sa cape laissant une poussière grisâtre couler sur l'herbe jaunie. Jaunie ? Il y a une vingtaine de minutes elle était verdoyante. Je regardais le ciel et vis une masse sombre se former. Que ce passait-il ? Puis je regardais derrière moi et... me vis moi même ! Mais différente c'est-à-dire avec des yeux plus que jamais or, sans pupilles. Les cheveux étaient hérissés dans tous sens comme si ils voulait rejoindre le ciel noir. Toute végétation pourrissait. Mes vêtements étaient une longue robe noire moulante qui laissait voir ma maigreur cadavérique et ma peau blanche. J'étais effrayante et n'avait plus rien d'humaine...

Dernière modification par Laptitehermione (Le 21-11-2014 à 19h16)

Je me retournais si brusquement que je me pris le pied dans une racine et m'affalais par terre. Mon coeur avait atteint une vitesse plus qu'inquiétante, je le sentais cogner contre ma poitrine, comme s'il cherchait à fuir loin de l'être effrayant qui se tenait devant moi. Et qui semblait être l'image même de ce qui se cachait au plus profond de mon être, forme noire de ma personne, enivrée de rage et de pouvoir. Sombre représentation de moi même, un corps paraissant dénué d'esprit, habité par le vide de l'inconscience, il semblait diffuser une aura de puissance indescriptible.
Pétrifiée devant une telle apparition, je restais une bonne dizaine de secondes à contempler l'image que me renvoyais ce miroir: un visage surhumain surmonté d'une cascade de cheveux d'un brun rappelant les ténèbres, un corps squelettique qui faisait penser aux Fantômes qui faisaient de ces lieux supposés apporter le repos et le calme après une vie plus ou moins récompensable un endroit de peur et de lutte avec la mort. J'avais tout enduré depuis mon arrivée dans ce monde, ce qui m'avais permis d'en tirer une conclusion: tout n'est qu'éphémère, rien n'est immortel. Rien, sauf la mort. La mort qui d'une seule pensée peut réduire à néant tout un univers. De la plus paisible planète aux plus sombres tréfonds du cosmos, nous sommes régis par les lois de la mort.
Un sentiment de rage immense émanait de cette incarnation du pouvoir ténébreux et semblait asservir ce qui se trouvait à sa portée. J'étais moi même infiniment oppressée par cette émanation, comme soumise à ma propre personne, prisonnière des chaines de mon pouvoir incontrôlable. C'était d'ailleurs sûrement ce qui se tenait devant moi: je n'y avais pas réfléchi plus tôt, mais je me sentais comme vidée de toute matière. Et beaucoup plus vulnérable que d'ordinaire.
Un arbre asséché par tant de pouvoir vint brusquement s'abattre juste derrière ce qui devait être une partie de mon être, faisant trembler le sol. Soudainement sortie de ma sourde admiration, je me redressais pour faire face à une chose que je ne pouvais pas vaincre: moi. S'il y avait quelque chose ici qui m'était totalement inconnue, c'était bien ma propre personne. On m'avait appris que sans un minimum de renseignement sur ses ennemis, les chances de victoire étaient amoindries. En l'occurence, la probabilité de me vaincre était quasiment nulle. La seule personne qui me connaissait mieux que moi était Elonn, et il était introuvable.
Au moment ou je rassemblais le peu de forces qu'il me restais pour tenter une offensive, mon sombre moi se dématérialisa en un souffle d'énergie qui me projeta face contre terre et m'arracha un cri de douleur.
Sonnée par le choc, il me fallu quelques secondes pour arriver à reprendre mes esprits: tout mon corps était endolori, recouvert d'équimoses et d'éraflures me rappellant les événements des derniers jours. Une sorte de fourmillement résonnait sous ma peau, et je compris aussitôt qu'il s'agissait d'une sorte de lien psycho-physique avec mon autre moi, m'indiquant la distance me séparant de lui...

Je sentais mes pupilles se dilater au fil des microsecondes qui passaient et cette délicieuse sensation de pouvoir s'écoulait comme une drogue nouvelle. Je savourais cet instant de pur énergie positive à mon goût et mon imprégnation des lieux me procurait un plaisir malsain. Je sentais malgré moi mon corps de soulever et avec un effort terrible arraché par mon second moi il y eu un sourire narquois dessiné sur mon visage, telle une diablesse tyrannique. Ma vision c'était décuplée, ma perception des sens également. Mon propre souffle hurlait à mes oreilles. Maintenant il n'y avait plus aucune trace de la Joy que j'ai connue,  plus rien n'importait puisque j'avais tout perdu en voulant aider les autres. Plus jamais je n'aiderais, non plus jamais. Toute chaleur, m'a quitté et une rage intense a remplacé ma joie passée. Le fait d'être endossée par une couverture telle que moi même me remplissait de faisait prendre conscience de ma précédente faiblesse. Toute peur avait disparue et une envie de vaincre le monde me submergea par vagues de conscience très instinctives et particulièrement singulières. Je comprennais le fonctionnement mécanique humain, les réponses aux grandes questions me parvenaient, je voyais le passé jusqu'au plus profond du commencement de la fondation millénaire universelle, le futur jusqu'à la fin. Le monde de la mort me livrait ses secrets, et je haïssais celui des vivants qui sabotaient royalement le système naturel. Je vais brûler chaque être vivant jusqu'à ce que mom vent de la vengeance balaie leurs cendres. Je revenais de ma rêverie révolutionnaire pour voir que la forêt avait prit feu et qu'une épaisse fumée de cendre recouvrait les cadavres d'arbres brûlés jusqu'à la racine, une scène quasiment apocalyptique vraisemblablement créee par moi. J'en ressenti une immense fierté même si une part de moi même rejetait la désolation dite sordide de ce spectacle réjouissant. Je me suis permise une sourire rayonnant même s'il me faisait mal. Je ne comprenais pas. Et puis derrière moi j'entendis des bruissements de feuilles derrière moi et me retournais instantanément. Horrifiée je vis Elonn se tenir debout légèrement plié, le regard vide, la mine implorante. J'en avais mal au coeur mais ce sentiment fût vite balayé par une impression d'injustice psychologique physique et lui en voulait terriblement. Il devait souffrir. Et je l'entendis murmurer :
-Ne fait pas ça Joy...

Je m'appelle Shanyaberte-Melissa et j'ai tué toute ma famille.